Règles et Performance Sportive : Comment les Menstruations Peuvent Devenir un Atout Selon cette Sexologue Sportive

Performance sportive et cycle menstruel : l'approche positive de Gaëlle Etienne

Sport et menstruations peuvent-ils faire bon ménage ? Cette question concerne de nombreuses joueuses de badminton et sportives en général. À Brest, une sexologue sportive apporte un éclairage nouveau sur cette question souvent tabou dans le milieu sportif.

Une expertise au service des clubs

Depuis quatre ans, Gaëlle Etienne, sexologue sportive brestoise, parcourt les clubs de la région pour former les jeunes sportives et les dirigeants au fonctionnement du cycle menstruel. Son message principal est à contre-courant des idées reçues : avoir ses règles peut constituer un atout plutôt qu'un obstacle dans la pratique sportive.

Récemment, c'est au BCK (Badminton Club Kemperle) que cette spécialiste est intervenue pour partager son expertise. Une initiative qui répond à un besoin croissant d'information sur un sujet longtemps resté dans l'ombre des vestiaires.

Comprendre son cycle pour optimiser ses performances

Selon l'approche de Gaëlle Etienne, la connaissance du cycle menstruel permet aux sportives de mieux adapter leur entraînement et d'optimiser leurs performances. Plutôt que de considérer les règles comme une contrainte, elle invite à les voir comme un indicateur précieux de santé et à adapter sa pratique en fonction des différentes phases du cycle.

Cette compréhension du fonctionnement hormonal peut être particulièrement bénéfique pour les joueuses de badminton, un sport qui demande à la fois explosivité, endurance et précision technique. Selon la phase du cycle, certaines qualités physiques peuvent être naturellement amplifiées :

• Phase folliculaire (début du cycle) : potentiellement favorable pour le travail d'explosivité et de vitesse
• Phase lutéale (après l'ovulation) : possiblement propice à l'endurance

Former les entraîneurs et dirigeants

Un aspect important du travail de la sexologue sportive concerne également la sensibilisation des encadrants. Dans un sport comme le badminton où les compétitions peuvent s'enchaîner, la prise en compte du cycle menstruel dans la planification des entraînements devient un élément de performance potentiel.

L'intervention au BCK a ainsi permis d'ouvrir le dialogue entre joueuses et staff technique sur un sujet souvent évité. Comprendre l'impact du cycle sur l'organisme et la récupération permet d'ajuster les charges d'entraînement et de prévenir certaines blessures liées à des moments de vulnérabilité accrue.

Un sujet qui se démocratise dans le sport

Cette initiative s'inscrit dans une tendance plus large de prise en compte de la physiologie féminine dans le sport de haut niveau. Des équipes nationales de différents sports intègrent désormais le suivi du cycle menstruel dans leur préparation, reconnaissant son influence sur la performance.

Pour les joueuses de badminton amateures comme confirmées, l'approche proposée par Gaëlle Etienne offre une perspective positive : non seulement les règles ne sont pas un frein à la pratique, mais elles peuvent, lorsqu'elles sont bien comprises, devenir un outil d'optimisation de l'entraînement.

Des bénéfices concrets pour les clubs

Pour un club comme le BCK, accueillir ce type de formation représente un investissement dans le bien-être et la progression de ses joueuses. Briser le tabou des menstruations dans l'espace sportif permet également de créer un environnement plus inclusif et attentif aux besoins spécifiques de toutes les pratiquantes.

Au-delà de la performance pure, cette approche contribue à une meilleure connaissance de soi pour les sportives et à une pratique plus épanouissante du badminton, en harmonie avec leur physiologie plutôt qu'en lutte contre elle.